L’inclusion sociale des demandeurs d’asile par le bénévolat

Quelques centaines de demandeurs d’asile sont accueillis chaque année dans les centres d’accueil de l’agglomération rouennaise gérés par SOS-Solidarités, France Terre d’Asile, Carrefour des Solidarités et Coallia. Ces publics sont déterminés à s’intégrer dans la société française et souhaitent pouvoir le démontrer par leur engagement social durant l’instruction de leur dossier par les services de l’Etat. Sachant que les délais d’instruction peuvent être de plusieurs mois et que cette période d’attente sans activité est longue et difficile à gérer psychologiquement, France Bénévolat propose aux demandeurs d’asile des missions de bénévolat dans des associations de l’agglomération.

France Bénévolat mène cette opération avec, dans un premier temps, deux centres d’accueil : ceux de  SOS Solidarités et de France Terre d’Asile. Mais pourrait l’étendre aux autres centres d’accueil de l’agglomération en fonction des résultats des premières expérimentations. France Bénévolat a déjà tissé des partenariats avec plusieurs associations qui proposent des missions aux demandeurs d’asile dont le Conseil des Sports de Rouen, APF Handicap et les centres d’accueil de migrants de Saint Etienne du Rouvray et du Petit Quevilly. Nous devrions étendre les possibilités de missions à d’autres associations dans les toutes prochaines semaines.

Pour les demandeurs d’asile l’intérêt de ces missions est multiple. Il passe par l’amélioration de leur niveau de français pour les non francophones, la construction d’un début de réseau social au-delà de leur centre d’accueil, la reconnaissance et la valorisation par des tiers de leur utilité sociale, la reconnaissance de leurs compétences et l’acquisition de nouvelles. A ce jour leurs centres d’intérêt affichés sont le sport, les visites et l’aide aux personnes âgées et aux personnes en situation de handicap, l’organisation d’activités pour les enfants, le bricolage et la rénovation de bâtiments ou d’appartements et plus généralement l’aide sociale.

Pour les associations intégrer un demandeur d’asile pour une mission de bénévolat présente des difficultés spécifiques : niveau de français faible pour certains demandeurs d’asile, incertitude quant à leur engagement dans la durée. Mais offre aussi de grandes satisfactions : ouverture du bénévolat à de nouveaux publics, enrichissement des pratiques par une confrontation à de nouvelles visions de l’engagement social,  et surtout participation à l’inclusion sociale des migrants, condition essentielle de notre réussite collective à faire société ensemble.